1 septembre 2019 : Oppidum de Murcens, Cras (46)

En ce 1er jour de septembre, dix-neuf rando-valiens arrivent sur la commune de CRAS, à l’oppidum de Murcens pour effectuer une randonnée de 13 kilomètres, entre plateau calcaire et vallées de la Rauze et du Vers.

Dès le départ, des panneaux d’information indiquent que nous sur un lieu chargé d’histoire. Ce site, naturellement isolé par des falaises abruptes à l’est et au sud (80 à 130m de hauteur) fut un lieu de défense, et sans doute de résistance à l’époque de la Conquête romaine en Gaule (dès 58 av J-C par Jules César).

Dès la fin du XIX siècle, des fouilles permirent la découverte d’un puissant rempart au nord et à l’ouest du site, le « murus gallicus » élevé par les Cadurques (peuple gaulois) à la fin du IIème siècle et dans la 1ère moitié du Ier siècle av J-C. Après des décennies d’oubli, à l’initiative de la direction des Antiquités historiques, de nouvelles investigations confirmèrent la présence du mur de défense et définirent son mode de construction (poutrages internes entrecroisés et consolidés par des tiges de fer ; armature comblée d’argile, de pierres calcaires…) Sur ces lieux fut enregistrée l’existence de foyers, d’unités domestiques d’ateliers métallurgiques.

Ce site fut sans doute abandonné peu après la construction du mur. Une fois romanisés, les habitants auraient délaissé l’oppidum au profit de la ville gallo- romaine, Divona Cadurcorum (Cahors) située dans un méandre fertile . La faible occupation de Murcens pendant les périodes médiévale et moderne a permis de sauvegarder le mobilier et l’outillage gaulois sur l’oppidum( amphores vinaires, céramiques, monnaies de bronze et d’argent, mais aussi un atelier de grillage de minerai … Aujourd’hui, les vestiges du murus gallicus ont été recouverts en raison de nombreux pillages.

Cet oppidum n’est pas sans rappeler Uxellodunum, dernier lieu de la résistance gauloise contre la domination romaine en 51 av J-C. Plusieurs sites ont revendiqué cette appellation d’Uxellodunum (Capdenac, Luzech, Vayrac …).

Suite à ces informations, le groupe chemine en direction de l’est, passant par la fontaine de César, sans doute précieuse pour les habitants de ces terres arides. En contrebas, du haut des falaises, nous découvrons l’étroite vallée du Vers, noyée sous la végétation. Revenus sur nos pas, nous empruntons un chemin en lacets, plutôt rocailleux,qui progressivement descend vers la vallée de la Rauze au Sud . Arrivés sur une petite route, nous prenons conscience du lieu escarpé que nous avons quitté. Alors que nous longeons la Rauze, au-dessus de nos têtes, se dresse un éperon rocheux qui surplombe la confluence des deux cours d’eau au niveau du moulin de Guillot.

La balade se poursuit le long de la rivière ; ce milieu abrite une flore et une faune particulières (faucon pèlerin, papillon Damier de la succise…) aussi est-il classé site remarquable Natura 2000. Après un cheminement bucolique, nous nous engageons dans la combe Cabrière et cheminons jusqu’au Pech Cafol, tout près de Cras qui s’offre à nous sous un bel éclairage. Un chêne majestueux nous invite à un moment de convivialité. Mais il ne faut pas trop s’attarder … Le temps devient lourd, le ciel se charge de nuages mais les sentiers ombragés nous conduisent dans la vallée du Vers, au moulin de Cras. Enfin, c’est l’ultime remontée jusqu’à l’oppidum où certains songent déjà à revenir…