11 mai 2023 - Cazals / Gindou

C’est de la place du marché de Cazals que 30 randovaliens s’engagent dans la rue de la République, sur le GR 652, pour un périple de 10 km à travers vallons et coteaux de la Bouriane . L’espoir d’une matinée sans pluie et la bonne humeur ambiante sont de rigueur et chacun avance d’un pas alerte. Nous cheminons dans Cazals (toponyme basé sur « casa » pouvant désigner une maison ; le terme s’appliquait au Moyen –Age à une métairie) ; de vieilles bâtisses en pierre, surmontées de pigeonniers ou de tourelles éveillent notre intérêt...A la sortie du village, nous longeons le plan d’eau et ses équipements et, déjà, plusieurs d’entre nous se prennent à rêver à baignades, parties de pêche, pique-niques…
Avant de poursuivre notre descriptif, évoquons l’histoire de cette cité :
Situé dans la vallée de la Masse, le bourg de Cazals présente 3 pôles de peuplements successifs :
- une petite communauté rurale s’installe dès le Xème siècle autour de l’église Notre- Dame de Ginolhac, formant un premier noyau, un pôle religieux.
- plus tard, sur une hauteur située au Nord-est, des habitants viennent se grouper au pied du castrum des Seigneurs de Gourdon ; ainsi se crée un pôle politique.
-entre ces deux périodes, fut fondée la Bastide de Montolza en 1319 par le sénéchal du roi d’Angleterre, Guillaume de Toulouse ; à la croisée du chemin de pèlerinage vers Rocamadour et la route de l’Atlantique à la Méditerranée, cette bastide jouera un rôle essentiellement économique. Ce lieu consacré aux foires et marchés assura la réputation de ce village au fil des siècles.
Bifurquant à droite après le plan d’eau, toujours sur le GR 652, nous longeons Bernicotte avec ses belles maisons restaurées et nichées dans d’agréables jardins ; puis le chemin se fait plus raide pour atteindre Berthoumieux qui nous offre un point de vue sur la vallée de la Masse, très verdoyante et sur les hauteurs opposées avec la sentinelle du château d’eau de Gindou. Quelques efforts nous attendent encore…Notre cheminement se poursuit dans un petit chemin creux qui descend vers la D 673 que nous longeons à la queue leu leu pour, sur la gauche, emprunter une petite route (ici, milieu humide où, parmi les roseaux coassent parfois de nombreuses grenouilles). Puis par un sentier herbeux, sous les pins et les châtaigniers, nous arrivons au Perié avec ses demeures restaurées dans un cadre champêtre embelli d’une multitude de fleurs printanières. Plus bas, nous passons sur un petit pont sous lequel coule la Masse qui serpente dans ce joli vallon. Très vite, la petite route s’élève et les bavardages se font plus rares ; nous montons vers le Ressegayre ; avant d’y arriver, à gauche, une sente nous appelle. Nous voilà partis sous les chênes et à travers prés vers le ruisseau du Rieutord. Au creux de ce vallon se nichent de petits « paradis » (Ségalard, Jordy) … Ne rêvons pas trop car il faut désormais atteindre Gindou (283m alt). Une étroite route de campagne grimpe à Lapounelle puis à Gindou. Le village, situé sur le causse où alternent vignes, chênes truffiers et genévriers nous accueille dans son écrin ; une halte devant sa belle église romane s’impose. Autrefois ce bourg avait une vocation essentiellement agricole (vignes, élevage) ; aujourd’hui il jouit d’une notoriété culturelle grâce aux Rencontres de Cinéma (fin août ) dans un théâtre de verdure unique ( inauguré en 2007) ; des spectacles sont également donnés tout au long de l’année dans la salle de l’Arsénic .
Quittant Gindou et ses belles demeures nous prenons la direction de Fayard ; longeant le plateau, nous retrouvons le GR 652 qui nous achemine à travers bois jusqu’à l’entrée nord- est de Cazals, au pied de ses remparts, de son château et de l’ancien presbytère. Des panneaux retracent l’histoire des lieux.
Le castrum de Cazals est pris en 1189 par Richard Cœur de Lion quand son armée fait son entrée dans le Quercy. En 1196, par le traité de Gaillon, ce castrum est rendu aux Seigneurs de Gourdon qui fondent le château. Les hommes de la garnison des lieux firent construire des tours qui dominaient les remparts ; des portes (porte de Guerre, porte de Ganelle) donnaient accès aux chemins de Salviac et de Dégagnac qui passaient à l’époque par le Causse. Ces chemins étaient des « Cami Roumieu », chemins de pèlerins qui, venant de Rocamadour, se dirigeaient vers le Sud pour rattraper la route de Compostelle. Malgré les moyens mis en œuvre pour assurer la protection des lieux, le château fut en partie détruit pendant la Guerre de Cent Ans. Au- dessus des remparts subsistent, dans la cour, les ruines de la chapelle St Martin dont les Vielcastel étaient patrons.
Notre déambulation se poursuit et chacun peut admirer la richesse du patrimoine de ce beau village de la Bouriane qui se marie à la beauté de ses jardins. Devant la chapelle du bourg dédiée à St Jean Gabriel Perboyre un cadran solaire plutôt complexe attire l’attention de plusieurs d’entre nous ; certains s’efforcent d’interpréter l’heure exacte sur ce cadran inhabituel. Après être passés devant l’« hôtel Lavaur », ancien refuge protestant pendant les Guerres de Religion, , nous retrouvons la place centrale de la Bastide de Cazals ( place Hugues Salel, écrivain) qui fait la fierté de ses habitants.
Cette randonnée s’est déroulée au mieux grâce à une météo clémente et chacun a pu profiter de la douceur de ces paysages et de l’intérêt du patrimoine local.
A très bientôt pour de nouvelles découvertes et de bons moments de partage.

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