12 décembre 2024 - Floressas.
Un temps magnifique pour cette nouvelle randonnée du jeudi.
Point de départ : Floressas, place de l’église.
Nous sommes une trentaine à profiter de cet après-midi ensoleillé pour cheminer le long des sentiers qui nous conduisent, en passant par les Chambeaux, en fond de vallon, pour rejoindre le cours, à sec, du Boulidou, et remonter vers Lacépède. Là, nous traversons la D44 pour rejoindre le chemin de Latourette, que nous descendons jusqu’à la petite route qui remonte vers le Rey. Arrivés sur le plateau, nous retrouvons le soleil et le vignoble, près de « Pierre rouge ».
Les discussions vont bon train, les marcheurs aussi, à tel point que nous avalons les 3 derniers kilomètres du circuit à vive allure ! Il est vrai que nous sommes en terrain plat, ce qui donne des ailes à la troupe qui a dû auparavant s’attaquer à deux belles montées !
C’est ainsi qu’à 16h30, nous sommes de retour au village : 10km et 260m de dénivelé en 2h30 : bravo les randovaliens !
Le soleil est encore là et ses derniers rayons prêtent un éclat doré à la croix de pierre qui surmonte la tombe du poète Paul Froment enterré ici, dans son village natal.
Il est né à Floressas le 17 janvier 1875 au lieu-dit Lamuraque, tout près du Château de Chambert. Paul fréquentera l’école de Floressas, jusqu’en 1886. Il sera un élève assidu et sensible, premier du canton au certificat d’études. Tout en se louant à la journée pour subvenir à ses besoins, il se passionne pour la lecture, en français comme en occitan. En 1892, à 17 ans, Paul fait ses débuts de poète en publiant « Lo Ressegaire » dans la revue « Lou Calel ». En 1895, il prend part à la Félibrée de Toulouse, où son talent est remarqué. Il fera, la même année, imprimer son premier recueil de poèmes « A trabès Regos ». Le 17 janvier 1896, jour des 21 ans de Paul, Frédéric Mistral rend hommage au jeune poète dans la revue « l’Aïoli », où il écrit (en occitan ! ! !) que Paul est « un enfant de la terre que la muse a fait fleurir ». Passionnément amoureux de Marie Maillet, malheureusement sans retour, Paul est incorporé dans l’armée, à Lyon, en 1897. Il se languit de son Floressas natal et ne se console pas de son chagrin d’amour. Le 10 juin 1898, il disparaît de son régiment. Le 13 juin, son ceinturon est retrouvé sous un pont à Lyon et son corps aux Roches de Condrieux. Assassinat ? Suicide ? Son ami le poète Francis Maratuech, fut intimement convaincu du suicide de Paul. On célébra, à Floressas, un service solennel à sa mémoire, mais sa tombe a été creusée à l’extérieur du cimetière… Tombe d’un réprouvé, condamné par les hommes à une éternelle solitude…