13 juin 2021, Cézac - Ste Alauzie

C’est sous un temps estival que se déroule cette randonnée avec un effectif réduit (7 femmes et 3 hommes, pas effrayés par la canicule précoce), au départ du « centre- ville » de Cézac uniquement constitué de la salle des fêtes, de l’église Saint Martin restaurée en 1876 sur des bases du XVème siècle et de l’Hôtel de ville, dans un paysage typique du Quercy Blanc, sur les traces du régional de l’étape : Clément Marot.

Caractéristiques techniques – longueur : 16 kms – dénivelé cumulé : 269 m – point haut : 275 m – point bas : 189 m.

Du stationnement ombragé au bord du ruisseau Le Landou, nous mettons cap sud-est vers la colline de La Plane du Moulin, faisant un léger détour pour contempler un ancien moulin à vent en cours de restauration, descendons la Combe Perdude et nous rafraichissons à la fontaine du Théron.

Par un chemin empierré, nous dépassons le hameau de Cazals avant d’arriver au moulin de Boisse, à l’ombre duquel nous effectuons une pause-café.

Son histoire particulière mérite d’être conté. Ce moulin, situé à l’origine sur la commune de Cézac au lieu-dit l’Arbre del Canou, avait été maintes fois désailé ou frappé par la foudre.

De guerre lasse son propriétaire décida en 1813 de le déplacer, obligeant le maçon par acte notarié à une reconstruction à l’identique avec les matériaux du moulin d’origine.

Dans le Quercy, un moulin à vent était toujours complémentaire d’un moulin à eau. Le débit des rivières n’étant pas constant, le meunier pour ne pas se retrouver en chômage technique durant la période d’étiage utilisait son moulin à vent.

Ce moulin, propriété de la commune de Sainte Alauzie, est entretenu par une association locale (les Amis des Moulins de Boisse et du Canton de Castelnau-Montratier).
Il se compose de 4 niveaux et est coiffé d’une toiture conique à calotte tournante ce qui permet d’orienter l’arbre moteur supportant les ailes, face au vent.
Possédant une meule tournante en silex de 30 cm d’épaisseur pesant 1.800 kg et d’une meule dormante d’un poids identique, il traitait, en activité, 180 kg de grain par heure.

Traversant le hameau, nous passons devant l’église de Boisse, dédiée à la Vierge (Notre Dame de l’Assomption) qui aurait été donnée en 1094 par le comte de Toulouse à l’abbaye de Moissac, puis échangée contre l’église d’Esmes vers 1292, et dès lors propriété de l’évêque de Cahors. Le plus ancien état conservé date de la fin du XIIIème siècle, à en juger d’après le décor des chapiteaux de l’arc triomphal, inspiré des formes gothiques.

Continuant notre chemin cap à l’ouest, nous admirons les bas-côtés fleuris de la ferme des Jouaninet, couverts de roses odoriférantes, longeant des champs de melons, millets et tournesol, témoins de la prédominance agricole de ce territoire, avant d’entreprendre la descente par une sente ombragée vers Saint Alauzie, où la petite halle couverte jouxtant la mairie, nous accueille pour la pause méridienne.

Après recharge des batteries, sous un ardent soleil, nous franchissons le ruisseau de la Ramat, avant de monter sur le plateau de Roquefas, recherchant l’ombre bienfaisante avant de descendre cap nord-est vers l’église de Saint Clément construite à la fin du XIVème siècle et dont la métairie voisine serait le berceau de la famille de Clément Marot.

L’église ouverte nous offre une agréable halte à l’abri des morsures du soleil. Celle-ci construite sur un plan de croix latine, (fin XIVème siècle) est composée d’une nef rectangulaire, avec chapelle sur la face nord, et une autre côté sud transformée en sacristie. Le chœur est voûté sur croisées d’ogives retombant sur des culs de lampe. La nef et la chapelle nord sont plafonnées en planches.
Sur une cloche refondue en 1875, on peut lire deux vers attribués à Clément Marot « j’ai la langue pendue au milieu de mon corps, j’appelle les vivants et sonne pour les morts ».

Après s’être rafraichis, nous reprenons notre parcours, direction le moulin de Lamothe et sa basse-cour pléthorique (nombreuses races de pigeons et colombes) puis après une légère montée, nous apercevons les « faubourgs » de Cézac et retrouvons, sous l’ombre protectrice d’imposants platanes, nos véhicules.

Ainsi s’achève cette première journée estivale sur les chemins du Quercy Blanc.

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