14 mars, Grézels.
11 randonneuses et . . . 1 randonneur, notre fidèle guide, Philippe !
Nous nous retrouvons près de la Guinguette à Grézels, d’où nous partons pour une balade de 5,5km le long du Lot, jusqu’à l’écluse de Campastié, située sur la commune de Pescadoires.
En cheminant, nous parvenons à l’endroit où sont indiquées les hauteurs de différentes crues de la rivière. Celle de mars 1927 fut particulièrement terrible : il a été observé que les eaux sont montées de 4,25m en 25 heures, pour atteindre une hauteur de 7,60m (Maurice Pardé : Le régime du Lot – 1930 -). A propos de cette crue des 9 et 10 mars 1927 (il y a 95 ans . . .), le « Journal du Lot » écrivait : « Les eaux du Lot, du Célé, du Vers confondues ont transformé la rivière en torrent, et partout où elle pouvait s’étendre, en un lac immense, inondant les propriétés riveraines. A Cahors, mercredi, dès le matin, on commença à craindre pour les habitants de Cabessut et de St-Georges : l’eau ne cessait pas de monter : dès midi, fait qui n’avait jamais été encore enregistré, les habitants de la place Saint-Urcisse étaient évacués par les fenêtres. C’est à partir de ce moment, que la crue dont la soudaineté a surpris tout le monde, devint terrifiante. Le quai Cavaignac était totalement inondé. L’eau montait jusqu’au milieu de la rue Haute-Serre : quant aux jardins, ce n’était plus qu’une nappe d’eau. La violence de l’eau était telle que des murs de jardins, près de la voie ferrée, ont été enlevés. (…) dans un grand nombre de rues, on ne pénétrait, on ne sortait des maisons qu’en bateau (…) »
L’écluse de Campastié est aujourd’hui restaurée après d’importants dégâts occasionnés par la violente crue du 2 février 2021. Elle est l’une des 76 écluses qui permettaient de naviguer sur 256km au fil de la rivière. L’exploitation de ces écluses dura de 1840 à1926 : concurrencées par le rail, elles furent abandonnées. Cependant, le tourisme fluvial leur a redonné vie, et la maison éclusière toute proche est devenue une résidence. Grossi par de récentes pluies, le Lot offre un spectacle impressionnant : des gerbes d’écume sont soulevées au niveau de la digue qui part de l’écluse vers l’autre rive. A ce niveau on perçoit nettement la puissance du débit des eaux dont le volume sonore couvre nos voix.
Nous repartons vers Grézels avec le Château de La Coste droit devant nous. C’est une lourde architecture militaire des XIVe et XVe siècles, restaurée à la fin du XVIe après sa ruine en 1580 lors de sa prise par les troupes protestantes. A l’origine simple tour de guet, le château de plan carré est flanqué de deux tours carrées massives et rectangulaires à l’ouest, et de deux tours cylindriques à l’est.
Nous bifurquons sur notre droite, le long d’un petit sentier fleuri, pour rejoindre un autre château, plus modeste, le Château Dhoste Chevalier. Domaine ancien laissé à l’abandon, il a été repris en 2001. Sa production est limitée en AOC Cahors, 100% Malbec, de haute qualité. Dans le parc du domaine, se dressent un magnifique séquoia, comme on en voit peu par chez nous, et un château d’eau atypique, avec escalier extérieur en colimaçon.
Nos pas nous amènent ensuite vers un petit coin particulièrement bucolique, où nous attend un Saint François de pierre, dressé en position de prière, juste au-dessus du ruisseau de St Matré (11km de cours) qui vient se jeter à quelques mètres de là dans le Lot. Un charmant petit moulin ponctue la berge du ruisseau dont le débit est lui aussi renforcé par les pluies.
Il est à peine 16h lorsque nous regagnons notre point de départ, juste au moment où quelques gouttes essayeront en vain de troubler la fin de notre balade.
La semaine prochaine, la randonnée du lundi est prévue au Boulvé.
Qu’on se le dise !