15 septembre 2019 : Mongesty (46)

Nous étions 25 rando-valiens sous la conduite d’Annie Lavaur, qui a accepté de nous mener sur les chemins qu’elle connaît si bien, autour de Montgesty.

Au fil de notre parcours, nous avons traversé plusieurs hameaux, tels que Le Sirey, Le Mas de Rieu, le Puech, Le Mas de Laborie, Gizard, Fazende, Cascabel . . . Le long de ce parcours de 16km, nous avons rencontré un patrimoine de caractère : à chaque étape, notre balade a été jalonnée par de remarquables ouvrages bâtis, qu’il s’agisse d’habitations, de fours à pain, de gariottes, granges et autres murets. . . La pierre, qui tient ici une place prépondérante, se trouve magnifiée par le travail des hommes et par une lumière généreuse que les ombres de la végétation viennent adoucir.

Nous avons fait une première halte au hameau du Puech, où naquit le 6 janvier 1802 Jean-Gabriel Perboyre, lazariste, missionnaire et martyr en Chine. Il s’embarqua au Havre un 24 mars 1835, pour un voyage de 5 mois qui le conduisit jusqu’à Macao.
Il s’initie à la langue chinoise et se métamorphose pour paraître le plus chinois possible dans ce pays interdit à tout européen et où il faut user de ruses pour circuler.
En décembre 1835, il écrit « Si vous pouviez me voir maintenant, je vous offrirais un spectacle intéressant avec mon accoutrement chinois, ma tête rasée, ma longue tresse et ma moustache . . . On dit que je présente pas mal en Chinois. . . ». Accoutrement nécessaire pour se faire accepter et espérer gagner des âmes ! En 1838, il parvient à la communauté qui lui est confiée, dans la région de Houpé.
Il rencontre là une population pauvre, souvent au seuil de la misère, et se donne corps et âme à son travail apostolique. Mais en septembre 1839, Jean-Gabriel est fait prisonnier, enchaîné comme un malfaiteur et traîné devant un mandarin pour interrogatoire.
Il reconnaît être Tong-Wen-Siao, son nom chinois, prêtre et missionnaire. Sa captivité se prolonge près d’une année. Même sous les pires tortures, le père reste inébranlable et se refuse à toute compromission.

Le 15 juillet 1840, il est condamné à mort par strangulation. La sentence est confirmée par l’Empereur et le condamné est traîné jusqu’au lieu du supplice : un gibet dressé en forme de croix. Les bras et les mains liés à la poutre transversale, les pieds repliés assez haut en arrière, le missionnaire paraît agenouillé entre ciel et terre.
Avec une lenteur calculée, le bourreau serre par deux fois la corde autour de son cou. Une troisième torsion prolongée interrompt la prière du martyr . . . C’était le 11 septembre 1840.
Jean-Gabriel Perboyre sera béatifié le 10 novembre 1889 et canonisé le 2 juin 1996 par Jean-Paul II. Il est fêté tous les ans à Montgesty.

Nous faisons une autre halte au château de Crabillé. C’est à partir de 1804 que cette magnifique bâtisse est construite par la sœur de Joachim Murat, Maréchal d’Empire : elle fait démolir les maisons du hameau pour édifier le château, qui recevra Caroline Bonaparte et le Maréchal Lannes. On dit aussi que l’actuelle reine du Danemark y a fait un séjour, peu après son accession au trône : elle venait rendre visite à sa belle-famille, les Montpezat, et il lui fallait être reçue dans un château. . .

Après un pique-nique réparateur, précédé du traditionnel apéritif offert par Rando Val, Marie-Hélène nous offre à son tour quelques bulles pour fêter la naissance de sa petite fille Sarah. Félicitations à la mamie !

Nous achevons notre parcours ensoleillé en revenant vers Montgesty où nous nous séparons devant l’église et la statue de Jean-Gabriel martyrisé.
Merci à Annie pour cette belle et chaude randonnée !