17 juillet 2019 : Rando Nocturne, Le chateau d’Orgueil à Mauroux (46)
Par une chaude fin d’après-midi ensoleillée, 21 randovaliens(nes) et deux enfants se sont retrouvés devant l’église Saint Martin de Cabanac, pour une petite boucle (8 kms) reliant les paysages sauvages du plateau de Mauroux aux rives mystérieuses de la rivière Lot le long des vestiges enfouis de la cité médiévale d’Orgueil.
Après avoir longé, le Camp de Cubertou, traversé le hameau de Saby et flirté avec le Lot et Garonne voisin, nous sommes descendus dans la Combe de Saby par une sente ombragée dévoilant la vallée du Lot de Puy l’Evêque à Fumel, vers la berge du Lot, narrant une nouvelle fois les exploits légendaires du seigneur du Fossat qui, durant la guerre de Cent Ans, réussit par un stratagème ingénieux à bouter les anglais du repère d’Orgueil, grâce notamment à une connivence féminine et aux talents nombreux de son capitaine des gardes (voir ci-dessous la légende d’Orgueil).
Au bord du Lot, à proximité de la station de pompage de Lenclio nous attendait notre véhicule d’assistance chargé de nos victuailles pour un pique-nique agrémenté par un apéritif randovalien toujours aussi copieux (à consommer avec modération).
La remontée s’effectua au bord du Lot sur une petite route goudronnée longeant les ruines du barrage médiéval d’Orgueil.
Un petit détour nous permit de contempler la résurgence qui alimentait autrefois le castrum d’Orgueil et ses vestiges fantomatiques envahis par une végétation dense en cette période de sècheresse.
La nuit tombée, nous atteignîmes le plateau et sortant de l’obscurité apparut, illuminée par des projecteurs et la clarté d’une lune rousse naissante, l’Eglise Saint Martin de Cabanac, terme de notre sortie, avec sa belle tour clocher, posée comme un bateau sur l’herbe au milieu de nulle part entourée de ses cyprès centenaires dont leur parfaite verticalité semblait adresser une supplique aux cieux.
Pour plus de renseignement sur Orgueil – consulter le site de la commune de Mauroux en cliquant ici.
La légende d’Orgueil
« En ce temps-là vivait en face de la cité d’Orgueil, sur la rive droite du fleuve, un vieux baron fortement enquiquiné par la présence de ces anglais qui venaient tuer à sa barbe presque tout le gibier. Alors il se jura, sur sa foi de preux chevalier que, dans quinze jours, ceux-là ne chasseraient plus sur la terre de France.
Disposant de peu d’hommes et peu confiant en l’intrépidité des gens du pays, le Baron, M. du Fossat, désirait s’introduire par ruse dans la place. Pour cela il se servit de son piqueur qui avait eu la bonne idée d’avoir élu pour dame de cœur, la femme d’un anglais d’Orgueil qui lui ouvrait la poterne du chemin de l’abîme, plus souvent qu’il ne l’aurait fallu pour la sûreté du fort.
La prise du château était prévue à minuit, le jour de Noël. Afin de faire diversion au moment périlleux de leur entrée dans les lieux, le vieux baron imagina différents subterfuges du plus bel effet, pour ne pas trouver trop de gens prêts à bien les recevoir !
Des chèvres embarquées sur des barges et auxquelles on avait pris soin de fixer aux cornes, des torches, allaient servir de joyeux feux follets illuminant le cours du Lot. Un spectacle qui ne manquerait pas d’attirer toute la garnison au haut du donjon ! Ce qui se fît.
Le Baron obtint d’autant plus facilement la reddition du fort qu’il prît soin de prendre en otage la femme du chef de garnison d’Orgueil, M. Pudding ! Retenue par le piqueur dans le souterrain aux poudres. Celui-ci se tenait soit disant prêt à allumer la mèche qui aurait pu faire partir en fumée l’intégralité du château.
Ce fut ainsi que le lendemain matin du jour de Noël 1450, grâce aux intrigues d’un piqueur et à un troupeau de chèvres, les bonnes gens des environs furent fort surpris de voir flotter la bannière du Fossat sur les murs d’Orgueil ».