18 février 2024 - Saint Cernin de l’Herm / Villefranche du P.
Boucle des villages Dordognais : Saint Cernin de l’Herm-
Lavaur – Loubéjac - Villefranche du Périgord –
16 vaillants randovaliens ont fait l’effort de se lever tôt en cette matinée de fin d’hiver pour cette escapade en Pays dordognais. Pas moins de 4 communes visitées : Saint Cernin de l’Herm, Lavaur, Loubéjac et Villefranche du Périgord. Donc du chemin à parcourir : 18,380 km exactement. Et pas moins de 7 montées, dont 3 particulièrement raides, pour un dénivelé total de 482 mètres. Mais peu importe, aucune plainte dans ce groupe motivé et heureux de profiter des magnifiques chemins locaux reliant des lieux dont le riche patrimoine ajoutait au plaisir de cette balade, au milieu d’une nature qui s’éveille très précocement de la période hivernale. Certains arbres déjà en bourgeons et les fleurs sur les talus attestent de l’arrivée très prochaine du printemps…
C’est parti… Nous démarrons du parking situé près de la belle église de Cernin de l’Herm. Le nom du village fondé au 13ème siècle se réfère à Saint Saturnin, évêque de Toulouse au IIIe siècle. La seconde partie du nom correspond à l’occitan « èrm » signifiant « lande, lieu inculte ». Dès le départ de ce village, nous progressons dans la forêt. Dans la châtaigneraie plus précisément, le châtaignier étant l’essence principal des bois de cette zone du Périgord.
Notre progression nous amène au bout de 4 km dans une vallée sous le village de Lavaur, perché sur sa colline. Nous entrons dans cette zone humide, et progressons le long du ruisseau, remis en eau grâce aux récentes et abondantes pluies, jusqu’à la fontaine des 3 évêques. Ce lieu est connu depuis la nuit des temps. Il marquait dans l’antiquité la limite entre les anciens peuples locaux : les Cadurques (quercynois), les Pétrocores (périgourdins) et les Nitiobroges (agenais). Ces territoires sont devenus par la suite des diocèses, puis des départements Lot, Lot & Garonne et Dordogne. Cet ancien lieu de culte mégalithique se trouve en bordure d’un espace boisé et marécageux, très souvent immergé en temps de pluie. Les évêques de Cahors, Périgueux et Agen ont récemment restauré cette tradition séculaire et depuis 2006 se retrouvent le lundi de Pâques en compagnie des habitants des villages alentours pour des instants consacrés à la religion…et à la gastronomie. Les nombreuses sources, fontaines, un ruisseau et un lavoir ont longtemps servi à satisfaire les besoins des habitants locaux. Même les légendes demeurent vivantes : certains évoquent encore le souvenir des lavandières de nuit, fées maléfiques qui tentent de noyer dans ces espaces humides les malheureux qui les rencontrent ! Bien mis en garde sur ce danger par leur Président, c’est donc avec prudence que le groupe a continué sa progression sur ces magnifiques sentiers. Pas de mauvaise rencontre, mais un plaisir renouvelé de se promener dans cette si belle nature tout au long des 4 km de cette vallée.
Changement de cap : nous sortons de ce vallon et prenons la direction de la bastide de Villefranche du Périgord que nous atteindrons 7 km plus loin. Pour cela il faudra faire du « saute-mouton » entre petites vallées et côteaux, rarement nous marcherons à plat…C’est ainsi que nous traverserons les hameaux du Buguet, de Boulogne, de Gadet, de Lacaze et du Rieux. Ces chemins nous amènent à la plus grosse difficulté du jour : la redoutable montée du Galinier (que certains randovaliens cyclistes comparent au Galibier col majeur du Tour de France). Un rude effort, mais la récompense est au sommet : le village de Villefranche du Périgord est en vue. Un peu en trompe l’œil, car il reste encore 2 km à parcourir…
Ils sont vite avalés car le groupe est pressé de pouvoir faire sa pause méridienne bien méritée après tous ces efforts. Il est 13H15 et les estomacs commencent à crier famine ! Nous profitons des belles installations de l’espace de loisirs attenant au plan d’eau du village. Passé le petit moment toujours apprécié du verre de l’amitié (pris comme à l’habitude avec modération !), les casse-croutes redonnent de la force aux participants, avant de sacrifier à l’instant gourmand. En effet, les cuisinier(e)s ont rivalisé une fois de plus d’imagination dans la préparation des gâteaux et des desserts qui font la réputation de la convivialité de notre association. Des moments bien agréables, mais il est temps de repartir. Non sans contempler le panorama de cette vielle bastide qui s’offre à notre vue. Elle a été fondée en 1261 par Alphonse de Poitiers, frère de saint Louis. En 1463, par ses lettres patentes, le roi Louis XI confirma les anciens privilèges octroyés par ses prédécesseurs, de sorte que soit bien restaurée la ville détruite et affaiblie à cause de la guerre de Cent Ans, car toutes les places fortes voisines étaient sous domination anglaise. L’architecture typique de l’époque subsiste à travers les arcades de la place (ancien haut lieu templier), sa majestueuse halle, ses rues parallèles se croisant en angle droit, et nombre de maisons anciennes en tout point remarquables.
Après cette dernière pause historique, il était temps d’attaquer la portion finale en reprenant notre route vers Saint-Cernin de l’Herm. Dès le départ un incident : une randovalienne fait une chute…rue de l’ambulance !! Ça ne s’invente pas ! Heureusement plus de peur que de mal…Les 5 km séparant les 2 villages se font sans aucun problème par la suite, bien que le trajet soit moins plat que ne l’avait annoncé le guide du jour. Mais qu’importe, c’est dans la bonne humeur que s’achevait ce périple et chacun repartait avec le sentiment de bien avoir profité de cette belle journée, sur ces si magnifiques sentiers qui parcourent une nature qui tente de se débarrasser des dernières traces de l’hiver.