18 janvier 2024 - les tucs de Cuzorn.

Nous sommes 23 randonneuses et randonneurs sous la conduite experte de Martine, ce jeudi pluvieux, pour la découverte d’un des plus singuliers paysages naturels du Fumélois : Les Tucs.
Partant de la route du Tiple (à proximité des carrières éponymes) nous nous engageons dans un sentier en sous-bois, longeant des arbres remarquables (chênes, pins et frênes), jusqu’au lieu-dit « Burladet ».
Traversant le ruisseau le Rieutort, nous entrons sur le territoire de la commune de Cuzorn et remontons le cours du ruisseau jusqu’à un des nombreux plans d’eau qui le longe, puis nous obliquons vers l’ouest contournant le Pech Major pour rentrer dans le domaine des Tucs.
Le Tuc est une hauteur en général une butte, une colline ou une simple dune. Le mot est gascon, c’est une appellation fort répandue dans le pays occitan. Il peut présenter une variante toponyme sur la forme de Tuque. Il désigne, en général, une colline isolée et arrondie : l’ensemble des collines dominant le Rieutort répondent à cette définition ; elles sont presque toutes en forme de cônes presque réguliers, surmontés d’un entablement de grès de surface variable.
Ainsi du Tuc blanc le plus occidental, que nous gravissons en premier, ce ne sont pas moins d’une dizaine de collines boisées qui, au Nord du ruisseau du Rieutort, se succèdent sur quelques kilomètres jusqu’ à la Tuque rouge et se terminent le long de la D440.
Au sommet du Tuc blanc (172 m) nous découvrons des tombeaux rupestres sous un tapis de bruyères qui surplombent la vallée de la Lémance : ils datent vraisemblablement du haut Moyen-âge (époque mérovingienne). Le panorama vers le Sud et le prieuré de Monsempron est hélas perturbé par la brume et la bruine qui commencent à tomber.

Nous poursuivons notre chemin en traversant ces collines boisées (plantations de pins du siècle dernier), longeant des petits étangs (vestiges de l’extraction du minerai de fer), avant de rejoindre la colline la plus à l’est, savoir la Tuque Rouge qui culmine à 199 m. Par temps clair la vue s’étend sur la plaine du Lot, ce qui n’est malheureusement pas le cas aujourd’hui.
Le grès sommital surplombe les versants par un escarpement formant un véritable chaos de grès. Les origines variées des sables ayant donné naissance aux grès induisent les colorations différentes de ces derniers : la " Tuque rouge " mérite ainsi bien son nom.

Géologiquement parlant, il s’agit d’un cas typique d’inversion de relief.
« A la fin de de l’ère tertiaire, des cimentations locales des sables sidérolithiques couvrant le secteur ont eu lieu, sans doute dans des zones déprimées analogues à des mares : ces indurations gréseuses, plus résistantes que les sables et argiles les entourant, ont par la suite été mises en relief par l’érosion de ces derniers ».

C’est le domaine des fougères et des bruyères (callune, bruyère à balai, bruyère cendrée) sous un peuplement clairsemé de pins maritimes.

Retrouvant le ruisseau le Rieutort, en longeant truffières et jeunes plantations de pins maritimes, nous continuons plein sud avant de regagner notre point de départ sous une fine et persistante pluie.

Ainsi s’achève, sous une pluie fine et continue, notre circuit, avec l’envie de refaire cette randonnée de 10 km pour un dénivelé de 172 m, sous un ciel plus clément lors de la floraison des tapis de bruyères, en remerciant Martine pour cette agréable et humide découverte.