18 juillet, les gorges de Landorre
Petite affluence (15 participants) pour cette randonnée, classique incontournable, des gorges de Landorre au départ de Cambayrac.
Stationnant à l’aire municipale à proximité de l’église de la Chaire de Saint Pierre (vocable assez rare pour une église paroissiale) avec son clocher mur et sa tour d’escalier, hélas fermée, nous entamons notre périple par une descente en pente douce, cap au nord, surplombant la D 67, vers l’oratoire de Saint Perdoux par une sente arborée et bâtie.
Nous entrons dans une zone naturelle protégée pour la nidification de deux espèces emblématiques de ces falaises, le hibou grand-duc et le faucon pèlerin.
Arrivés à l’oratoire Saint Perdoux et sa fontaine, il est judicieux de faire un brin d’histoire locale.
Selon la légende, Perdoux, habitant de Luzech, mort en odeur de sainteté, avait manifesté le désir d’être inhumé dans l’église de Cambayrac. On ne tint pas compte de ses dernières volontés et on l’enterra sur la colline de « l’Impernal » au-dessus de Luzech. Fort mécontent, il vint hanter les nuits du prieur de Cambayrac qui décida de partir à la recherche de sa sépulture. Il la trouva par une sorte de miracle. Son surplis étant resté accroché à des ronces, il fit fouiller à cet endroit et on retrouva le corps de Perdoux, parfaitement conservé. Le jour où sa dépouille fut amenée à Cambayrac, de nombreux fidèles suivaient les porteurs. En cours de route, une femme enceinte se sentant défaillir supplia le saint de lui donner de l’eau. Aussitôt, une source se mit à couler du rocher et on ne la vit jamais à sec depuis ce jour mémorable. On la baptisa du nom de « Saint-Perdoux » et elle devint le lieu d’un pèlerinage.
La descente devenant plus raide, nous arrivons à l’extrémité nord de notre parcours à proximité du confluent des ruisseaux du Bourdoyre et de Landorre, avant d’entrer plein sud dans la vallée de Landorre, remontant le cours du ruisseau intermittent à travers un tunnel de buis centenaires mais hélas victimes de la pyrale.
La vallée déploie ses mousses et ses lichens sur les branches séchées des buis fantomatiques qui essaient malgré tout de survivre, évoquant la forêt primaire.
Longeant le ruisseau nous dépassons le « lavoir ancestral » des Roques que les lavandières du hameau des Roques utilisaient après être descendues dans la vallée par une sente abrupte.
Longeant les falaises, nous sommes attirés par un panneau récent mentionnant « la fin du monde », ne résistant pas à la curiosité et n’ayant peur de rien (car tout ira très bien), nous empruntons un minuscule sentier tracé dans le lit d’un affluent de Landorre et arrivons sous des falaises d’où doit jaillir par intermittence, une cascade.
Endroit favorable à une pause-café mais également aux spécialistes de la varappe, en témoignent les nombreuses prises métalliques qui ornent les falaises ; à noter que l’escalade est interdite en période de nidifications des espèces protégées (faucon pèlerin et hibou grand-duc)
Remontant les gorges dans le lit asséché du ruisseau, nous passons à proximité d’une grotte avec début de concrétions et stalactites, avant de déboucher à la sortie des gorges sur un rocher fendu à la forme suggestive, où s’écoule, en période humide, le ruisseau qui porte le nom poétique de « la raie du cul ».
Traversant la route des Roques, nous remontons le cours de Landorre, à travers prairies et champs cultivés, jusqu’à sa source, avant d’arriver au Pech Sec où nous retrouvons la civilisation (premières constructions depuis la sortie de Cambayrac).
Arrivés à l’extrémité sud de notre randonnée, nous traversons le hameau de Trebaîx (commune de Villesèque) en admirant la maison fortifiée, vestige d’une commanderie templière.
Il s’agit d’une commanderie templière de la baylie du Quercy, dépendant de Lacapelle-Livron au début du 13e siècle, puis passée aux Hospitaliers. De la tour-salle originelle ne subsiste qu’une tour rectangulaire. Chapelle du 14e siècle en rez-de-chaussée avec clef de voûte au saint Jean-Baptiste, portes en arc brisé. Percements défensifs, latrines, oculus pour la chapelle. Le corps de logis, ruiné au 19e siècle, n’existe plus. La chapelle du 14e siècle est surmontée d’une chambre haute remaniée au 16e.
De là, en direction du hameau de La Rouquette, nous passons devant le lavoir et la source de Trebaïx avant de déboucher à l’église Saine Marie-Madeleine dont la cloche a été récemment rénovée.
Inscrite aux monuments historiques, pesant 130 kg et datant de 1604, la cloche a enfin regagné son emplacement sur le campanile. Après deux années de restauration, cette vénérable dame de 417 ans reprend du service et rythmera à nouveau les journées de la commune.
Longeant les vignes et apercevant à l’est le hameau des Roques, nous dépassons le curieux pigeonnier de la Borie avant de récupérer la route des Roques et d’entamer la montée finale vers Cambayrac.
Avant de clore notre randonnée, à l’initiative de Michèle, un délicieux apéritif, frais, nous est servi pour fêter un heureux évènement, point d’orgue de notre parcours.