1er juin 2022 - nocturne Bélaye
"Mais dites-donc, aujourd’hui mercredi 1er Juin, c’est notre première randonnée nocturne, 6.68km/241m de dénivelé, et ça doit se fêter !!!. Nous reviendrons sur cet événement un peu plus tard !
Nous sommes gâtés par cette belle journée et entamons d’un pas sûr sous un imposant tilleul, notre périple devant l’église Saint Aignan dite église Grande à Bélaye.
Elle fait partie de la temporalité de l’Evêque de Cahors et devient le siège d’un des 14 archiprêtrés du diocèse. D’où la construction de l’église Grande, à partir du milieu du 14ème siècle, qui ne semble avoir été terminée que vers 1480. Le plan est régulier, nef et collatéraux, chœur et abside à 3 pans.
Avant la sortie du bourg, nous prenons le beau sentier, plat ombragé sur la droite, qui longe les vieilles maisons villageoises aux portes et fenêtres ouvertes dans l’espoir de capter un peu de fraîcheur en cette fin de journée, il est 19 h avec un soleil encore haut.
Ce chemin serpente en montée douce vers Al Tuc, nous passons près d’une première croix de Rogations (rogare en latin signifie « demande » : les rogations sont des prières en processions accomplies par la communauté chrétienne). Durant les 3 jours précédant l’Ascension, des processions se rendaient jusqu’à ces croix réparties un peu partout sur la commune afin de demander la bénédiction divine pour les récoltes et les animaux. Elles sont souvent caractérisées par un socle important, faisant alors office de petit autel pour recevoir les offrandes. Tout au long de notre parcours, nous en croiserons une autre entière et pour la 3ème, il ne reste que le beau socle.
De ce chemin caillouteux à l’abri de hauts chênes et à flanc de falaise, nous découvrons sur la droite une vue splendide sur le single de Prayssac, avec Castelfranc au loin.
Ah ! oui nous amorçons une petite montée et là qu’entends-je ? Faut prendre à gauche !! Mais où ? Et là, Philippe s’engage sans aucune retenue, dans de l’herbe haute entre 2 forêts de chênes, sur un minuscule sentier tracé par notre guide. Le soleil continue sa descente et la luminosité dans les sous-bois donne une impression d’apaisement : les bla-bla se font plus discrets mais des dizaines de chants d’oiseaux prennent le relais et nous accompagnent avec grand plaisir.
La descente n’en finit pas et bien sûr, nous atteignons le ruisseau de Combe Rantes. Nous empruntons la vicinale Grézels/Bélaye pour passer le pont, entre un érable de Montpellier et de magnifiques chênes. Oh la la, ça y est les moustiques sont sortis et nous préparons nos défenses. Nous traversons la route et vite sur la gauche un très beau chemin d’herbe nous tend les bras, nous amorçons la montée vers le lieu-dit Labeille : c’est une longue montée qui tournicote et chose incroyable, les chants des oiseaux ont cessé mais ceux des cigales et des grillons ont gagné d’intensité. En effet, les cigales n’aiment pas le vent (le vent leur coupe le sifflet comme on dit), elles ne chantent à tue-tête que lorsque la chaleur dans la terre est présente.
Petite halte à Labeille, trois à quatre très belles bâtisses composent le lieu-dit, nous le traversons et nous dépassons un somptueux robinier ou faux-acacia, et une petite gariotte sur la droite pour continuer notre chemin sur la voie vicinale vers Boulbène.
Des vignes à perte de vue, une petite mare où commencent à coasser les grenouilles (début de leur chant de nuit), nous annoncent le Château Grand Chêne.
Soyons fous et bifurquons à gauche dans les vignes, au lieu-dit Les Ons pour redescendre vers le ruisseau, l’obscurité commence à s’installer et comme nous ne pouvons pas aller plus bas et bien nous amorçons notre remontée vers le château de Bellegarde : que cette demeure est belle et imposante et posée sur un beau gazon, sa petite chapelle toute fière, toute mignonne.
Prenons à droite le raccourci mais que les herbes sont hautes !! A notre regard perplexe et sans question, nous continuons sur la voie communale et surprise au détour d’un virage Bélaye : il nous reste 1km et les derniers rayons du soleil vont nous accompagner jusqu’à la fin de notre soirée.
Mais avant de commencer notre randonnée, un mot nous avait chatouiller les oreilles : "apéritif" pour célébrer cette première nocturne !!
D’un sac, nous voyons sortir, 1, 2, 3, 4 bouteilles d’un liquide coloré mais d’un nom connu de cette belle région : rosé (à la châtaigne, au pamplemousse etc ...) et puis quand même, à un coin de table, complètement esseulée, une grande bouteille d’eau minérale !
Les 22 participants ont dégusté leur pique-nique assis sur de vieux bancs en pierre ou sur l’herbe dans une ambiance chaleureuse de blagues, de rires, de partages mais le seul mot d’ordre était : à la prochaine !!!
C’était une fabuleuse randonnée nocturne comme il y en aura tout l’été !!
Au plaisir de tous vous revoir.