2 mai 2019 : Monsempron-Libos (47)

Nous étions 26 randonneurs au départ de Monsempron pour un circuit d’une dizaine de kilomètres.

Avant de quitter la place de la mairie, nous avons eu la surprise de découvrir un vénérable platane au tronc drapé de tissus multicolores : exercice de « land-art » commis par les enfants de la maternelle voisine.
Notre périple nous fait descendre du promontoire sur lequel est bâti le village, en passant par la fontaine des Cannelles, pour rejoindre le sentier de randonnée le long de la voie ferrée. Avant de la traverser, nous sommes stoppés net par notre guide Philippe dont l’ouïe fine avait entendu venir le train, un TER de la ligne Agen / Périgueux.
Nous poursuivons notre parcours le long d’un circuit verdoyant, qui nous fait traverser la « Combe du Lièvre » avant de parvenir au plan d’eau près duquel nous faisons la pause café.
A notre retour au village, nous somme attendus au Jardin Médiéval par Mmes Colette Borie et Chantal Sentenach, de l’association « Les amis du Prieuré de Monsempron ». Nous les remercions de nous avoir ouvert les portes de ce petit coin de paradis, dont les carrés, (symbole de la perfection au Moyen-âge), sont amoureusement entretenus par les bénévoles.

Nous poursuivons notre périple par une visite de la crypte de l’église St-Géraud, où nous pénétrons en passant par le Prieuré, qui est aussi désigné par le terme de « château », rappelant bien son rôle défensif, par sa position dominante, les vestiges de remparts et le percement de baies étroites en rez-de-chaussée.
Nous nous retrouvons ensuite dans l’église, qui faisait partie d’un ensemble prieural bénédictin sous l’autorité de l’Abbaye d’Aurillac et qui avait pour dépendance les prieurés de Cuzorn et de Saint-Front. L’église fut vraisemblablement élevée durant la seconde moitié du 12ème siècle, mais elle a ensuite subi plusieurs modifications, notamment au XVIème siècle, où l’abside romane est remplacée par un chœur plus vaste. L’espace intérieur est impressionnant, rythmé par de grandes arcades reposant sur des colonnes aux chapiteaux sculptés d’animaux à tête humaine, sirènes, oiseaux, bestiaire fantastique.

Pour finir, nous évoquons certains points qui parachèvent le portrait de Monsempron.
Ainsi est rappelé que le toponyme « Mons Sempronii » -colline de Sempronius- laisse penser que la fondation du village perché pourrait être attribuée à la famille romaine des Sempronia . . .

Cependant, aucune découverte à ce jour n’est venue confirmer cette hypothèse. La « colline de Sempronius » reste donc une légende plus qu’une certitude.
En revanche, l’occupation de ce promontoire 40 000 ans avant notre ère est confirmée par les fouilles du site préhistorique de « Las Pélénos », abri de type néandertalien, l’un des plus importants du département.
Quelques mots à propos de Saint-Géraud, dont l’église porte le nom : né en 855 à Saint Etienne d’Aurillac, mort en 909 en Quercy, peut-être à Saint-Cirgues. Fondateur de l’abbaye d’Aurillac, modèle de celle de Cluny, sa vie exemplaire en a fait le modèle chevaleresque du seigneur chrétien qui met sa force et ses richesses au service de la Justice et des humbles. Ce qui lui valut d’être canonisé sans avoir été martyrisé.

Enfin, durant la guerre de Cent Ans, en 1353, les habitants de Monsempron chassent le Capitaine de La Barthe, chargé de la tenue militaire du village par le roi de France. Ils rendent le bourg au Duc d’Aquitaine, alors roi d’Angleterre ! ! !

A l’issue de cette matinée bien remplie, l’association Rando Val tient à remercier la mairie de Monsempron pour la mise à disposition des clés du Prieuré, ce qui nous a permis de conclure notre randonnée par ces belles visites.