22 novembre 2021, Lauzerte
12 randonneurs (euses) se sont retrouvés, dans la brume matinale, sur la promenade de l’Eveillée (lieu de promenade et autrefois marché aux bestiaux) à Lauzerte pour une randonnée initialement prévue pour 20 kms et qui, compte tenu de certains errements (reconnaissance antérieure au Covid, balisage erratique), a été portée à 24 kms pour la plus grande joie des participants.
A l’origine, la colline de Lauzerte était un oppidum gaulois, son nom actuel est tiré du latin « lucerna », lampe, il désigne une position idéale, visible de loin comme une lumière. Le village, classé depuis 1990 parmi les « plus beaux villages de France », surplombe les vallées de la Barguelonne et du Lendou offrant un site naturellement défensif où un castelnau (cité protégée par un château) fut édifié dès la fin du 12ème siècle. La ville haute, exemplaire de l’architecture médiévale, organise ses maisons autour de l’église Saint Barthélémy et de la place des Cornières.
Descendant la colline, nous longeons la Barguelonne, puis l’ancienne emprise de la voie ferrée qui aurait dû relier au début du 20ème siècle Cahors à Moissac (entreprise interrompue par la grande guerre, seules les traces de l’infrastructure (ouvrages d’art) sont encore visibles aux alentours de Cahors.
Continuant notre périple nous arrivons au centre équestre de Dalmayrac et son remarquable pigeonnier. Celui-ci est un exemple typique des pigeonniers du Quercy Blanc. Il servait à recueillir la précieuse colombine (fiente de pigeon), engrais très fertilisant, même si son propriétaire n’était pas Pierrot !
Celui-ci, hexagonal sur piliers en pierre, date du 16 ou 17ème siècle. Le corps de la caisse est à 6 pans, en brique et colombages. Les colonnes sont composées de 6 socles de pierres massives et irrégulières, terminées par un sommet en forme de champignon (lo capel) pour freiner l’accès aux rongeurs. Le toit est surmonté d’un lanternon pyramidal à volets de bois perforés pour l’envol des pigeons. Au sommet, un épi de faitage en céramique représente un pigeon.
De là, cap au nord, nous grimpons sur le plateau, parcourant le sentier botanique (parcours de découverte nature) recensant les essences et végétaux locaux avant de rejoindre l’ancienne voie romaine dénommée « le Clermontois » reliant Agen à Cahors.
Après la pause-café, nous atteignons le château d’eau flanqué de l’ancien moulin à vent restauré de « Pertenais » puis nous obliquons plein ouest pour atteindre, en même temps qu’un gros sanglier apeuré par la troupe, la chapelle Saint Martin de Carcès en cours de restauration.
Celle-ci, d’origine romane (12ème siècle), fut remaniée aux 15ème et 17ème. Sa façade, ouverte par un portail en arc brisé, est surmontée d’un clocher-mur à arcade en plein cintre. L’édifice possède une abside semi-circulaire, voutée en cul de four.
Arrivés à l’extrémité ouest du parcours, nous mettons cap à l’est, gravissant le plateau, passant devant la fontaine asséchée de Meric et sa « galinière » caractéristique, avant d’atteindre vers 13 h, le village de Bouloc-en-Quercy, lieu de notre halte méridienne, rejoint par notre voiture suiveuse et par certains randonneurs effrayés par la longueur initiale du circuit.
Quittant, batteries rechargées, le village de Bouloc-en-Quercy (bon lieu en occitan), village circulaire, aux belles maisons serrées autour de l’église Saint Sauveur, nous nous dirigeons plein sud vers Castelmauroux, et après une petite erreur d’aiguillage (superposition de 2 circuits avec le même balisage), nous arrivons au Pech Sec et au moulin restauré de Cante Coucut.
Dépassant le hameau de Saint Michel, nous apercevons, au loin, la colline de Lauzerte, malgré un temps légèrement brumeux, longeons les terrains de sport au pied de la cité avant d’entreprendre la délicate montée par une sente herbeuse entre deux haies de buissons, clou de la randonnée, et de rejoindre la vieille ville pour une promenade déambulatoire raccourcie par la perspective d’un bon chocolat chaud (ou vin chaud pour certaines).
C’est dans la pénombre envahissant la cité, que nous regagnons nos véhicules, reportant à plus tard une visite détaillée de la bastide.