26 mars 2023 - Fumel : géologie et botanique.
Fumel, une rando à dominante géologique et botanique !
26/03/23
Ce matin, malgré le changement d’heure et une météo très incertaine que nous redoutions depuis quelques jours, 25 d’entre nous se retrouvent sur le parking de la mairie de Fumel pour une randonnée inhabituelle dans son thème et son organisation…
Nous partons à travers les rues de Fumel que certains connaissent bien et nous rejoignons Christian Serres, propriétaire des carrières de Tiple, situées à 2 kms de la ville et qu’il va nous faire visiter.
Il nous attend avec un bon café et quelques gourmandises très appréciées.
Puis notre groupe se scinde en deux et avec l’aide de Daniel, passionné de botanique et membre de l’Association Pays Histoire et Patrimoine, le premier groupe commence cette randonnée et découvre la végétation typique de ce site : Daniel nous étonne avec tous ces noms de fleurs, donnés de façon toute naturelle, et nous indique leur rôle par rapport à la pollinisation, leur période de floraison, leur couleur etc…
Ce site de Tiple offre un paysage de lande atlantique abritant trois sortes de bruyères : la bruyère à balais, favorite de petites abeilles sauvages, la bruyère cendrée fleurissant en été et la bruyère callune qui lui succède de septembre à fin octobre… De même deux sortes d’ajoncs sont présents autour de nous : l’ajonc d’Europe (floraison fin d’hiver/début du printemps) et l’ajonc nain (floraison en septembre).
Des pins maritimes et des pins noirs s’élèvent fièrement vers le ciel. Mais le pin maritime est victime du scolyte, petit coléoptère xylophage qui creuse les arbres affaiblis par la sécheresse et Daniel nous en montre les dégâts…
En cette saison, elle n’est pas encore présente dans les sous-bois, mais elle ne va pas tarder à développer sa crosse : je veux parler ici de la fougère aigle dont la reproduction s’effectue grâce à son rhizome qui peut s’étendre sur un hectare… Il a même été rapporté qu’aux Etats-Unis l’une d’entre elles s’était multipliée, grâce à son rhizome, jusqu’à 16 hectares !
L’autre groupe, guidé par Christian, nous rejoint à la ferme de Langsdorff. Ce lieu, durant la guerre, a abrité des Maquisards pendant un à deux ans. Puis après la guerre, les ouvriers de l’Usine de Fumel ont besoin de trouver des solutions pour occuper leurs enfants : cette ferme devient un lieu de colonie de vacances (à la journée) où ont été accueillis de nombreux petits Fumélois que nous voyons sur les photos que Christian possède.
Puis nos deux groupes se dirigent vers la carrière de Tiple, carrière d’argile toujours en activité et surnommée le « petit Colorado » lot-et-garonnais. Nous admirons les multiples couleurs rouges de ces terres dont le soleil, un peu plus présent, accentue l’intensité. Les photographes sont en action !
Cette carrière appartenait au baron de Langsdorff pour ensuite devenir la propriété du grand-père de Christian, Emile Serres.
Selon sa qualité cette argile est utilisée pour la mise en œuvre de briques réfractaires fabriquées par la société « Argiles d’Aquitaine » à Condat.
A ce jour, la société Argeco récupère les sables de cette carrière pour produire le métakaolin, utilisé pour les revêtements routiers.
La correspondante de La Dépêche est venue interroger notre président et un article devrait être consacré à notre visite !
Mais les giboulées de mars sont bien là : peu de temps après, la pluie et le vent nous accompagnent jusqu’à la grange de Christian sous laquelle nous allons pique-niquer et tout est prêt pour que nous puissions passer un très bon moment de convivialité.
Après avoir passé en revue plusieurs sites météo… une grande partie du groupe préfère rejoindre les voitures… Mais 8 d’entre nous décident de continuer la randonnée : il nous reste un peu plus de 12 kms.
C’est d’un bon pas que nous partons vers le nord de Fumel, où les arbres fruitiers ornés de fleurs blanches ou roses marquent un printemps naissant.
Au hameau de la Loubatière nous nous dirigeons plein est pour longer le Tuc de Cuzorn, toponyme occitan désignant une colline isolée et arrondie. Après avoir traversé la D440, nous arrivons au hameau de Borie.
Une bonne averse survient (la seule du parcours de cet après-midi !) alors que nous atteignons les carrières de Pech del Treil abritant une douzaine d’espèces de chauves-souris. Cette carrière d’extraction de la pierre calcaire est exploitée dès le XVIème siècle et jusqu’au début du XXème siècle. Celle-ci servait à la construction d’édifices à Bordeaux, Agen et Fumel. Ensuite elle fut utilisée comme champignonnière et constitua un refuge pour la Résistance en 1944.
Puis nous entamons la descente sur Larché et gagnons un chemin qui nous conduit à Condat où Christian nous rejoint pour nous parler de l’entreprise des Argiles d’Aquitaine. Un dernier petit tronçon nous reste à parcourir sur le baladoir le long de Lot avant de regagner la Mairie de Fumel et retrouver nos voitures.
Cette journée bien ventée mais peu pluvieuse a été riche de découvertes grâce à Christian et Daniel que nous remercions très chaleureusement pour leur accueil et le temps passé avec nous. Nous avons pris note des dates des prochaines journées du patrimoine industriel en octobre et reprendrons contact avec eux avec plaisir.
A bientôt Christian et Daniel et encore merci !