30 janvier 2025 - les hauts de Duravel.
« Les Hauts de DURAVEL » 30 janvier 2025
Rendez-vous a été pris sur le parking situé derrière la mairie de Duravel. En cet après- midi d’hiver, nous sommes 21 randovaliens dans ce bourg, ancienne ville gallo- romaine « Diolindum », fondée pour être une station militaire sur la voie de communication Bordeaux- Lyon. De cette époque, peu de vestiges subsistent.
Plusieurs d’entre nous ont pu remarquer ce village niché dans un amphithéâtre naturel, autour de sa belle église romane du XIIe siècle. Dès le XIe, ici-même fut créé un prieuré par les seigneurs de Pestillac ; cet édifice dépendait alors de l’abbaye de Moissac .Celle-ci transféra dans la crypte de cette église les reliques de 3 saints : St Hilarion décédé à Chypre, St Poémon et St Agathon qui vécurent en Egypte. Depuis le XIIe s, ces reliques sont l’objet d’un pèlerinage tous les 5 ans.
Bien décidés, nous nous dirigeons vers la « route royale » et, par une pente un peu raide, nous rejoignons le GR 36 au niveau de Peyrières. Très rapidement nous avançons sur un versant arboré et peu à peu, le chemin se rétrécit au lieu-dit « Mordagne » . Soudain, nous débouchons sur une petite route et la vue qui s’offre à nous en réjouit plus d’un…Nous suivons toujours le GR36 par des chemins jonchés de feuilles et cette descente tout en douceur nous conduit au lieu-dit « leTour », belles bâtisses adossées à la forêt et bordées de prairies verdoyantes et de vignes.
Puis, c’est une petite route qui nous mène au hameau d’Audhuy où se nichent quelques vieilles maisons en pierre fort intéressantes. Notre randonnée se poursuit jusqu’aux Cazabous sur une pente au-dessus de Cazes. Quittant le GR, nous partons en direction de Rouffiac par un sentier escarpé bordé de murs anciens encore en bon état et d’une construction remarquable. Peu à peu, nous atteignons le plateau couvert de chênes et découvrons enfin le beau « Château de Rouffiac » et sa majestueuse allée de cyprès. Nous longeons le vignoble et continuons notre cheminement dans les sous-bois où alternent chênes et châtaigniers ; les arbres dépouillés de leur feuillage nous offrent un sol moelleux mais parfois gorgé d’eau en raison des pluies des jours derniers.
Parvenus à hauteur de la Taillade, par une sente étroite nous descendons toujours en forêt jusqu’à une voie plus large qui domine la vallée du Lot ; nous prenons le temps de situer des villages, des lieux connus de tous. La dernière descente s’effectue sur un chemin pentu et caillouteux qui nous conduit jusqu’aux remparts de Duravel situés au Nord du village ; ceux-ci ont fait l’objet de plusieurs campagnes de restauration. Une halte s’impose afin de lire les panneaux réalisés grâce à l’association « Histoire et Valorisation du Patrimoine de Duravel ».
En 1328, suite à un problème de succession sur le trône de France, la guerre de Cent Ans éclate ; les armées anglaises ravagent plusieurs fois le royaume et remportent de grandes victoires. Dès 1369 , le roi Charles V ouvre les hostilités contre les Anglais. Le Quercy étant réfractaire à la domination anglaise, Edouard III d’ Angleterre décide d’envoyer des troupes sur Agen ; début 1369, 2 000 hommes se déploient vers Duravel considérée comme mal défendue ; c’était sans compter sur la bravoure des assiégés appuyés par une garnison venue de Cahors et sur la robustesse de ses remparts … Après 5 semaines de siège, face à la résistance des assiégés, les ennemis quittent les lieux en avril 1369 et se dirigent vers Domme.
La guerre de Cent Ans prend fin en 1453 après la défaite anglaise de Castillon la Bataille. Ce n’est qu’en 1455 que le roi Charles VII remercia Duravel pour son allégeance à la couronne de France en lui remettant les armoiries : deux gueules à une couronne fermée d’or, au chef d’azur, chargé de 3 fleurs de lys d’or.
Chacun a pu profiter de cet après –midi clément au cours duquel le soleil a su agrémenter notre déambulation par monts et vallées.
A bientôt sur les chemins.