31 Août 2022 - nocturne à Saint Martin le Redon

Forte affluence pour cette dernière randonnée nocturne de la saison au départ de Saint Martin le Redon (23 personnes) avec de nouvelles têtes attirées par la randonnée, venues se joindre à nous.
Le nom de Saint-Martin-le-Redon, en occitan Sent Marti lo redond, est issu du nom de Martinius (Martin, évêque de Tours) et du latin rotundus signifiant arrondi, bien tourné, harmonieux (les premières maisons s’étant construites en cercle).

Le territoire de la commune de Saint-Martin-le-Redon semble avoir été occupé depuis la préhistoire, à l’image de toute la région qui offre toutes les commodités pour l’installation des hommes : des terres riches dans la vallée, des bois giboyeux sur les coteaux, quelques grottes pour s’abriter et de nombreuses sources. Les archéologues ont mis à jour sur la commune, des vestiges des périodes du paléolithique, du néolithique et de l’âge de bronze.

De l’époque gallo-romaine, il ne nous reste comme seul témoignage que la voie romaine qui traverse le village et qui relie Saint-Martin-le-Redon à Duravel. Cette voie romaine devient au Moyen-Age "le chemin des auvergnats" et n’est plus aujourd’hui qu’un sentier de randonnée, chemin jacquaire – GR 652 que nous emprunterons en partie.

De l’église, dont l’édification remonte au XIIème siècle, il ne subsiste que l’abside et au moins les murs latéraux de la nef. Le portail ouest date du XVème siècle et le voûtement de la nef des XVIIème et XVIIIème siècles. Elle a été entièrement restaurée en 2013. La nef est voûtée en berceau plein-cintre, les chapelles sont couvertes de voûtes d’arêtes.

Dans l’église, dont le saint patron est Saint Martin (316 -397). Officier romain, connu pour avoir à l’âge de 18 ans, alors qu’il était à cheval, rencontré un mendiant nu en plein hiver, il a découpé son manteau à l’aide de son épée, pour en donner la moitié au mendiant. Ce geste peut paraître curieux mais il ne pouvait donner son manteau en entier au pauvre homme car il aurait été accusé de détourner l’argent public, car son manteau faisait partie de son uniforme et seule une partie lui appartenait. Une chapelle est dédiée à Saint Martial, patron secondaire de la paroisse et protecteur d’une source réputée miraculeuse pour les maladies de peau, hélas actuellement inexploitée.

Direction plein sud longeant les vieilles rues aux noms occitans du bourg en suivant le GR 652, sur le chemin nous croisons un curieux attelage composé de deux ânes bâtés et de leurs compagnons, un couple et un chien, partis de Pau et parcourant le sud-ouest.
Ensuite nous traversons avec prudence la D 673 en direction du hameau de Cavagnac qui domine la plaine et nous bifurquons à l’ouest longeant la Thèze et ses champs de maïs irrigués, recevant au passage quelques gouttes d’eau d’asperseurs mal réglés sur un chemin détrempé.

Arrivés à la D673 que nous longeons sur 200 m, nous remontons plein nord par un chemin herbeux vers le lieu-dit « La Valière » et son élevage de chevaux et continuons sous les bois pour déboucher au hameau de Saint Romain, point culminant de notre randonnée à 187 m.

Entreprenant la descente, nous apprécions le travail de débroussaillage et de réhabilitation du sentier qui nous évite le macadam au profit d’un magnifique passage dans une futaie de feuillus,
Enfin, par un chemin en castine, nous arrivons à la pisciculture du moulin de Guiral et, à la nuit tombante, dans les rues de Saint Martin, passant devant le « café nationnal », retrouvant notre couple et ses ânes montant leur tente au bord de la Thèze avant de déboucher sur la place de la Mairie où des tables et bancs semblent attendre les convives

Ne pouvant utiliser l’eau guérisseuse de la source de Saint Martial, la troupe se contenta des apéritifs randovaliens habituels, agrémentés de savoureux accompagnements (rillette d’oie, pizza câpres et anchois, feuilletés à la tapenade).

Ainsi se termina sous les lampions la dernière randonnée nocturne de la saison.
La Source Saint-Martial

Sur la commune jaillit la source "le coustalou" à laquelle la légende suivante est attachée : « Martial disciple du Christ et l’un de ses 12 apôtres, désira visiter les léproseries de la vallée de la Thèze où de nombreux pestiférés étaient relégués. Le Saint venait rafraîchir, consoler, soigner les vivantes pourritures entassées là, à l’écart de tout. Fatigué par le voyage, le Saint s’assis un jour au pied de la colline qui borde l’un des jolis sites de la verte vallée. Pressé par une foule désireuse de l’entendre et d’obtenir des guérisons, il se leva, adressa à Dieu une fervente prière et dit : "de ces rochers jaillira une source pour le bien de l’humanité". Ensuite il frappa le rocher de son bâton noueux de pèlerin et un filet d’eau pure ruissela. Les malades en lavèrent leurs plaies et ressentirent un soulagement immédiat. »

La source devint alors un lieu de pèlerinage. Cette renommée était d’autant plus grande que la source se situe sur une route de Saint Jacques de Compostelle. Depuis, la source ne s’est jamais tarie et de très nombreuses personnes viennent encore y chercher de l’eau compte tenu de ses remarquables vertus dermatologiques (cette source possède des propriétés thérapeutiques en dermatoses qui ont été reconnues par le Ministère de la Santé, au même titre que les eaux plus célèbres de la Roche-Posay et d’Ax-les-Thermes). Cette source est aujourd’hui inexploitée.