6 septembre 2018 : Bagat en Quercy (46)

C’est par un temps automnal qu’un très petit groupe de randonneurs (euses) décide, malgré la pluie, de prendre le chemin de Bagat en Quercy, avec curiosité car personne, dans ce groupe, ne connaissait ce village du Quercy blanc.
Les renseignements pris en amont lors de la reconnaissance précisaient « Bagat-en-Quercy est connu pour son église Saint-Pierre et son trésor architectural. Bagat-en-Quercy c’est une place toujours bien fleurie, avec environ 180 habitants, les bagatoises et les bagatois. Bagat et son calvaire aux cyprès dominant la vallée. Bagat et la masse claire du château de Folmont (privé), Bagat aux multiples hameaux riches de maisons et de pigeonniers bien conservés : Mourgues, Lasbouygues, Goulfier, Billard.
A Bagat aurait existé un génie bien malin, assez drôle et quelque peu bouffon "le Drac". Les contes des grand-mères en font encore foi – mais chut ! ».
Quel programme ! Ainsi encouragés à braver les intempéries, 6 courageux (euses), (4 jeunes femmes et 2 beaux messieurs) ont entrepris une randonnée de 11 kms à travers le Quercy blanc.
Cette randonnée alterne promontoire de calcaires blancs appelés serres et vastes vallées fertiles où abondent cultures céréalières et fruitières (nombreux vergers de pruniers).
Après la visite de l’église Saint Pierre (XVIème siècle remaniée au XIXème siècle par l’adjonction d’un nouveau clocher), nous empruntons une sente verdoyante arrosée par une légère pluie, paradis de gros gastéropodes en goguette.
Après avoir gouté de délicieuses prunes dites « à cochons », nous parvenons sous le château de Folmont qui déploie son imposante silhouette en déchirant les brumes matinales.
« Jadis imposante forteresse, le fief appartenait dès le XIIIe siècle aux Ramond de Folmont. La partie la plus ancienne est le corps de logis quadrangulaire de quatre étages. Quelques vestiges de mâchicoulis couronnent ce logis. Une enceinte, flanquée de quatre tours ceinturant le logis, est bâtie au XVIe siècle. Deux tours rondes subsistent, percées d’archères et de meurtrières. En 1790, après avoir été pillé pendant 3 jours par une bande armée il sera la proie des flammes ».
Je me permets de vous raconter ce savoureux épisode tiré des archives départementales « Dans la nuit du 10 au 11 décembre 1790, une bande d’hommes qu’on ne put reconnaître envahit le château, qui appartenait à M. Testas de Folmont, lequel n’y faisait pas sa résidence habituelle. La municipalité et la garde nationale s’y étant transportées, les pillards s’enfuirent. Mais ils revinrent la nuit suivante, ainsi que pendant celle du 12 au 13. Cette fois la troupe des envahisseurs était beaucoup plus forte que les nuits précédentes. Ils s’introduisirent dans le château en hurlant et poussant des cris d’animaux, et se mirent à attaquer â coups de pierres la municipalité et la garde nationale, qui ne pouvait guère riposter, faute d’armes et de munitions. Dans cette situation critique, le maire crut devoir prier les assaillants de laisser sortir sains et saufs les défenseurs de l’ordre, ce qui fut fait. On alla aussitôt faire une patrouille dans toutes les maisons du village et on constata, dit le procès-verbal, que tous les habitants étaient chez eux, ce qui prouvait que les dévastateurs du château étaient étrangers à la commune. Après avoir pris avec elle un plus grand nombre de gardes nationaux, la municipalité revint en force au château et mit en fuite les pillards, mais sans pouvoir en arrêter ni en reconnaître aucun. Elle fit ensuite prévenir le propriétaire qu’il eût à mettre en sûreté ses meubles et provisions et qu’il veillât lui-même à la conservation de son immeuble. Il en fit seulement retirer vingt barriques de vin. La municipalité fit demander du secours dans une commune voisine et à Cahors, « vu, dit le procès-verbal, qu’il n’était pas naturel que nous « exposions notre vie et que, d’autre côté, notre garde nationale se « trouve sans force, étant harassée de fatigue. » Aucun secours n’arriva, les circonstances ne permettant à aucune commune de se priver des forces dont elle disposait. On fit alors fermer le château le plus solidement possible et on le laissa sans aucun défenseur, Malgré les précautions prises, le pillage reprit de plus belle dans la nuit du 13 au 14 ».

Parvenus sur le plateau où se croisent et s’entrecroisent les chemins blancs typiques, nous nous engageons sur l’un d’eux crayeux à souhait, rendu souple par l’ondée matinale, les gens disent ici que la terre est amoureuse, nous longeons de grandes parcelles récemment déboisées et clôturées, destinées à la culture de la truffe (du diamant noir au pays du Quercy blanc).
A l’extrémité sud de notre randonnée, nous découvrons à flanc de coteau le calvaire et ses cyprès, symbole de la verticalité, dominant la vallée de Bagat, avec au loin la ville de Montcuq, à nos pieds la vallée de la petit Barguelonne, les vergers de pruniers et au nord-ouest le château de Folmont.
Redescendant prudemment de notre promontoire, nous revenons à notre point de départ, sur la place ombragée de Bagat, à l’heure où retentissent les 12 coups de midi.
Dommage que nous n’étions pas plus nombreux, maintenant nous connaissons un peu Bagat même si nous n’avons pas rencontré le « Drac ».

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