7 août 2024 - Nocturne à Orgueil.

Randonnée nocturne à Orgueil le 7 Aout 2024

Nous nous retrouvons tous sur la rive gauche du Lot et garons nos voitures à la station d’épuration de Lenclio sur la commune de Mauroux.
22 Randovaliens, grands et petits, s’élancent pour la montée vers le plateau. A mi pente, nous découvrons une superbe vue sur le Lot, avec sur la rive droite, le fameux château Le Fossat à l’origine de la fameuse légende d’Orgueil qui nous sera conté plus tard. Non sans peine, nous atteignons la Combe de Gaby et la fontaine de Gaby encore visible avec son bâti de pierres. Le nom de Gaby viendrait du béarnais gabe, torrent, et du préceltique gaubé qui veut dire trou d’eau. Encore un peu d’efforts et nous atteignons le Rey et la frontière entre l’Occitanie et la Nouvelle Aquitaine. Nous sommes à la cote 200 alors que nous sommes partis du Lot à la cote 70 : 130 m de dénivelé tout de même…..
Nous marchons d’un bon pas vers la ferme de Saby bien connue des locaux pour ses spécialités quercynoises.
Le chemin nous conduit vers le lac de Cubertou, devenu sec avec le temps, mais qui servait de réserve d’eau aux habitants en cas de pénurie et permettait d’abreuver les animaux domestiques ou sauvages : les réserves d’eau, un beau sujet d’actualité……
Notre randonnée nous amène à l’église Notre Dame de Cabanac d’origine romane avec son abside en cul de four. C’est l’église du castrum d’Orgueil. D’après la légende, l’endroit qui a été choisi pour construire l’Eglise, viendrait de la portée d’une flèche tirée par un archer positionné au castrum d’Orgueil.
En descendant vers le Lot nous découvrons une très belle vue sur la majesté de cette église de Cabanac, qui comme son nom ne l’indique pas est située sur la commune de Mauroux.
A mi-chemin de la descente nous nous arrêtons pour imaginer la vie au Moyen Age au cœur du castrum d’Orgueil avec son château, ses maisons édifiées jusqu’au bord du Lot. Il y a quelques années encore, il était encore possible de s’approcher du village d’Orgueil mais cette visite est devenue dangereuse, les ruines étant envahies par les arbres et la végétation.

C’est le moment choisi pour la fameuse légende d’Orgueil :
La nuit de Noël 1450, 3 ans avant la fin de la Guerre de cent ans, on raconte que le baron français de Fossat, seigneur du château du Fossat sur la Rive droite du Lot, a utilisé un stratagème pour distraire la garnison anglaise et prendre d’assaut le castrum d’Orgueil. Le baron français ne supportait pas les exactions anglaises sur Montcabrier et Puy l’Evêque mais surtout se plaignait du braconnage des Anglais d’Orgueil sur ses terres de chasse.
Cette nuit de Noël, pour détourner l’attention des Anglais, il mit sur des barges des chèvres avec des torches fixées sur leurs cornes créant une illumination de feux follets au milieu du Lot.
Pendant cette diversion, le piqueur du baron de Fossat, qui était l’amant de la femme du chef de la garnison anglaise Sir Pudding (cela ne s’invente pas) profita de sa connaissance des lieux pour pénétrer le fort et prendre cette dame en otage. Le baron de Fossat put alors entrer avec ses troupes dans le castrum et bouter les Anglais hors d’Orgueil.
Cette légende viendrait d’une chronique rapportée en 1920 lors d’une partie de chasse menée entre deux cadurciens. Elle aurait été transmise directement d’un descendant du piqueur du baron, lui-même hardi braconnier.

En revenant vers les voitures, nous longeons le Lot et découvrons les restes de la payssière médiévale d’Orgueil, barrage permettant le passage des barges au travers d’un octroi. Ce site comprenait un moulin et un port si importants pour l’activité économique.
Un peu plus de 6 km au compteur, la nuit arrive, il est temps de se retrouver près du Lot pour notre pique-nique, assis dans l’herbe fauchée.
Les premières frontales s’allument, il est temps de se quitter pour un repos bien mérité….
A bientôt

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