Les pruniers de Saint Aubin, 25 mars 2021.
22 participants (antes) pour ce circuit de 12 kms d’un dénivelé cumulé de 207 m autour du village de Saint Aubin classé « Site Remarquable du Goût » rendu célèbre par sa fête annuelle du pruneau le 2ème week-end de septembre.
Partant du parking de la salle des fêtes de Saint Aubin, sous un ciel couvert, nous mettons cap à l’ouest vers les lieux-dits « Poumarat nord » et « Espère » à travers champs de colza en fleurs, traversant, après le moulin de Ben, le ruisseau le Dounech jusqu’au lieu-dit « Plumeraisin ».
De là, nous nous dirigeons plein sud vers la ferme de Monredon (gîtes à la ferme et vente de produits du terroir, notamment pruneaux) le long de vergers de pruniers en fleurs, puis nous gravissons le Pech du Rouet, difficulté majeure de notre périple, à l’altitude faramineuse de…216 m, embrassant par une vue à 360 ° , au nord-ouest, la cité de Monflanquin sur son monticule et au nord-est le village perché de Monségur, alors que s’étalent à nos pieds, à perte de vue, les vergers en fleurs.
La descente s’effectue par une petite sente empierrée, cheminant au milieu de chênes verts et de pruniers en fleurs, pour atteindre la source et la statue de Saint Martin, ainsi que sur son léger mamelon, l’église romane du Rouet (XIIème siècle).
L’église dédiée à Saint-Martin, possède la simplicité des églises de campagne. Elle est bâtie au pied de la « plaine » du pech du même nom, au milieu de vergers de pruniers. Elle est représentative du style des églises rurales romanes des XIe et XIIe siècles, le plus répandu dans le canton.
Remontant vers le nord nous franchissons à nouveau le Dounech, à travers champs de colza et vergers, avant de couper la D222 et remonter vers la ferme du Plessis et le lieu-dit « Babadou » toujours environnés de pruniers en fleurs, remarquant sur certains arbres des abris pour insectes pollinisateurs.
Enfin, nous regagnons notre point de départ pour un apéritif improvisé, respectant les règles sanitaires strictes, en l’honneur de Sacha le nouveau-né (futur randonneur) qui agrandit la famille de notre amie Béatrice.
Les vergers de pruniers d’Ente, symbole de ce village classé sont très présents sur ce parcours, ce qui mérite quelques explications complémentaires :
Venu de Chine par la route de la soie, le prunier s’établit dans tout le bassin méditerranéen sous l’impulsion des Grecs et des Romains. Le séchage au soleil ou dans des fours à pain est largement utilisé selon les régions pour faire du pruneau. Le pruneau est un fruit séché, à haute valeur nutritionnelle, qui se conserve longtemps pour les besoins alimentaires des mauvaises saisons comme pour les longs voyages en caravanes ou sur mer. Le pruneau est connu depuis l’Antiquité pour ses vertus nutritionnelles, diététiques ou médicales. Il est recommandé par les médecins Grecs, Romains et Arabes.
C’est au XII siècle, au retour de la IIIème croisade, que les moines Bénédictins de l’Abbaye de Clairac dans la vallée du Lot (entre Agen et Villeneuve) eurent l’idée de greffer des pruniers locaux avec de nouveaux plants de pruniers de Damas ramenés de Syrie. Une nouvelle variété de prunes est créée, elle est appelée Prune d’Ente (du vieux français « enter » qui signifie greffer).
Le prunier d’ente est une variété de prunier de l’espèce Prunus domestica. C’est la seule espèce destinée à la préparation du pruneau. Elle se ramasse à maturité entre le 15 août et le 15 septembre. C’est un fruit oblong de couleur pourpre violet sur fond bleuté. Les pruniers peuvent atteindre 4 à 5 m de hauteur et vivre en moyenne 60 ans.
L’expression « pruneaux d’Agen » est apparue au XVIIIe siècle lorsque la marchandise exportée était regroupée à Agen pour être acheminée par le canal vers le port de Bordeaux.
Au cours de l’hiver 1709, un froid terrible détruisit un grand nombre de pruniers. Les vergers seront par la suite plantés plus à l’ouest, dans la région du Villeneuvois et de l’Agenais, réputée moins froide, sur les terres argilo-calcaires de la Guyenne et de la Gascogne faisant de cette région du Sud-Ouest, le long des vallées et des coteaux de la Garonne et du Lot, la terre d’élection de la culture du pruneau d’Agen.
Aujourd’hui, 65 % de la production française actuelle de pruneaux provient du Lot-et-Garonne.
Ce qui représente, répartis sur la zone de production, environ 1500 producteurs. Fruit noble, la production est garantie par une indication géographique protégée (IGP).