Rando Santé du 21 septembre
Nous étions 10 marcheurs au rendez-vous de la rando-santé, au pied du château de Floressas. Nous avons cheminé vers le château Chambert, et poursuivi la balade pour aller rendre visite aux sympathiques vachettes des Highlands dont les cornes sont pour le moins impressionnantes ! Elles ont perdu une bonne part de leur abondant pelage après cet été caniculaire . . .
Nous avons poussé jusqu’au four qui occupe une position dominante offrant un magnifique panorama sur les collines alentour.
Un parcours de 5km, en toute sérénité, avec, au retour, un détour par la tombe de Paul Froment, le poète occitan né à Floressas en 1875. Il est récompensé aux Jeux Floraux de Toulouse en 1895 : son talent est ainsi reconnu par la plus ancienne Société Savante d’Europe, instituée en 1323 à Toulouse par 7 troubadours pour maintenir le lyrisme courtois. « Compagnie du Gai savoir » à l’origine, elle est dotée du statut d’Académie des Jeux Floraux en 1694 par Louis XIV, et promeut depuis des siècles la poésie et la littérature. Chaque 3 mai, depuis 1324, elle remet des « fleurs » aux lauréats des différents concours qu’elle organise. Paul Froment y fut donc récompensé par un œillet à tout juste 20 ans. Il fut également reconnu pour son talent de « félibre » (poète de langue d’Oc) par Frédéric Mistral qui écrit à son propos dans son journal « L’aïoli » en 1896 : A travers les Sillons est la chanson, véritablement vécue, d’un enfant de la terre que la muse a fait fleurir. »
Voici l’un des poèmes de Paul, inspiré par son village (traduction de l’occitan)
Peut-être que parmi mes lecteurs que je n’intéresse guère
Personne n’a jamais vu l’endroit où je suis né
Et dont j’ai dévalé jusqu’ici(1), tel un perdu
En quittant mes amis et mon père et ma mère.
O, Floressas aimé, par tant de choses tu peux déplaire
Au passant qui te voit, tu n’es pas très bien mise !
Mais tu es mon berceau, c’est beaucoup, je t’ai toujours connu
J’ai galopé dans tes champs, et vécu de ton air.
Aussi, si quelques fois je viens te visiter
Je cours comme un lapin, mon cœur bat à se rompre
Lorsque je vois pointer tes deux tours qui se dressent.
C’est plus fort que moi, la larme me vient à l’œil
En pensant au bon temps, dans la maison paternelle
Ah ! Malheureux trois fois ! Malheureux ceux qui partent !
(1) Paul Froment avait « dévalé » à Lyon, sa ville de garnison, où il disparut le 13 juin 1898, à 23 ans. Son corps sera retrouvé le 16 juin, au bord du Rhône et rapatrié à Floressas. Il s’est peut-être suicidé, malheureux d’être éloigné de son village et de sa bien-aimée qui ne partageait pas ses sentiments . . .