Séjour Aubrac, jour 3 - 12 sept 2022.
Nous sommes 38 ce matin pour aller découvrir la « Vallée de l’Hère ». Notre point de départ se situe à Saint – Urcize au cœur de l’Aubrac, sur une route de St Jacques de Compostelle. Notre première étape passe par la visite de l’église. Une merveille ! Le chevet est la partie romane la plus ancienne attestée dès 1074. Edifiée sur le modèle de Conques et de Ste Eulalie d’Olt, elle possède un déambulatoire à chapelles rayonnantes, caractéristique des églises de pèlerinage. Ce déambulatoire, unique en Haute Auvergne, permettait aux fidèles de défiler devant une chape (manteau d’apparat) de St Ursicinus évêque de Cahors au VIème siècle. La nef gothique est surprenante, plus large que longue, avec seulement deux travées. Le clocher à peigne, percé de 4 baies, fut détruit en 1794 et reconstruit après la Révolution. La cloche la plus petite, datant de 1583, serait l’une des plus anciennes de France.
Après quelques tours et détours . . ., nous quittons le village à la recherche de notre sentier, mais nous sommes arrêtés dans notre élan par un troupeau de vaches Aubrac qui traversent la route pour rejoindre leur pâture. Est-ce cette imprévisible rencontre qui trouble nos guides ? Toujours est-il qu’il nous faut affronter quelques clôtures électriques et autres fils de fer barbelés pour enfin atteindre les hauteurs de St Urcize où s’offre à nous un immense paysage de drailles et de burons. Au terme de notre parcours de 7 km, nous tombons en arrêt devant une scène inattendue : près de sa mère, un veau né le matin même, encore titubant et cherchant déjà « la voie lactée » comme le dit si joliment Pierrette !
Après un moment de méditation auprès d’une immense vierge toute de blanc vêtue dominant le village, nous nous regroupons pour partir en quête d’un lieu de pique-nique. Episode « burlesque », avec éparpillement des uns et des autres pour finalement se retrouver à Aubrac pour le café et le chocolat, généreusement offert par l’une des nôtres. Nous en profitons pour nous rendre à la Dômerie dont voici l’histoire sommaire : vers 1120, Adalard vicomte de Flandres, fonda à Aubrac (dont l’étymologie vient de « alto » lieu élevé, et « braco » humide) un lieu d’accueil pour les pèlerins et voyageurs, avec des chevaliers pour assurer leur protection sur ces routes peu sûres. Ce monastère-hôpital ne cessa de gagner en influence en gagnant en extension grâce à de nombreuses donations de terres. Une idée nouvelle s’exprime dans la règle d’Aubrac sous l’autorité de la règle de St Augustin : les biens ne sont pas ceux de la communauté religieuse, mais ceux des pauvres. Les religieux sont ainsi dans la maison des pauvres « in domo pauperum ». Tout au long de son histoire, le rôle d’accueil et d’hospitalité de la Dômerie ne se démentit pas. Cela bénéficia aux pèlerins, puis, la pratique du pèlerinage déclinant, les moines se tournèrent vers les malades et les pauvres. Le 13 février 1790 l’Assemblée Nationale vote la suppression des ordres monastiques et en 1791 c’est le début de l’aliénation des biens et dépendances de la Dômerie. En janvier 1793, les religieux sont expulsés et les bâtiments finissent d’être dispersés ou laissés à l’abandon.
Nous quittons les impressionnants vestiges d’Aubrac pour nous rendre à Laguiole, dont l’origine du nom vient de « La Gleisola », qui signifie « petite église du secours ». Le site est célèbre pour sa coutellerie, et c’est justement dans l’une d’entre elle que nous nous rendons pour découvrir l’histoire et la fabrication du fameux couteau, symbole d’une ville d’un plateau et d’un département. Nous sommes impressionnés par le travail du coutelier qui réalise devant nous le façonnage du manche d’un couteau. Dans cette coutellerie, tout est réalisé par les artisans qui sculptent, assemblent, ajustent et polissent tout en respectant les traditions. Et lorsqu’il fabrique un couteau, le coutelier le façonne en totalité du début à la fin. Avec des matériaux de qualité : de la corne, du bois, de la fibre de carbone, des molaires de mammouth des loupes de bois, des météorites . . . Nous repartons vraiment ravis d’avoir fait la découverte de cette fabrication d’exception
Nous terminons la journée par une autre découverte, celle de la Cascade du Déroc. La cascade abrite un des trésors de l’Aubrac : une petite grotte, dont le spectaculaire plafond est formé d’imposants orgues basaltiques, dont les gros prismes sont remarquables par leur géométrie. Cette grotte aurait été, dit-on, le refuge de brigands dans des temps anciens.
Pour le dîner chez Bastide, nous sommes gâtés par Tony qui nous offre ce soir les pichets du doux breuvage qui accompagne nos agapes ! Merci Tony ! ! !
Et rendez-vous tout à l’heure pour de nouvelles aventures !